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jeudi, janvier 08, 2015

Un podcast, pour penser à autre chose

Un podcast sur La Cellule pour penser à autre chose, en ce jeudi de deuil national et de recueillement pour les victimes de l'attentat commis dans les locaux de Charlie hebdo.

Aujourd'hui, le choix de Vampire me semble judicieux. C'est un jeu dans lequel les auteurs nous montrent qu'il vaut mieux vivre libres, mortels et cons que de chercher à devenir une bête immortelle dans un paradis des plus artificiels. Le podcast a été enregistré avant les événements. Dommage. J'aurais bien voulu y faire quelques parallèles.


Sachez que pour moi, Bernard Maris, notamment, était un véritable père spirituel. Je l'avais découvert via "C dans l'air". Ceux qui me connaissent savent que j'apprécie beaucoup cette émission (même si elle correspond finalement assez peu à mes orientations politiques). J'y appréciais particulièrement les interventions de Maris. Il y chroniquait régulièrement. Il m'arrivait même de le citer sur ce blog J'étais vraiment très heureux d'y retrouver mon oncle Bernard. Je suis dégouté.

Flavie et moi écoutions également sa chronique, sur France Inter, où il gueulait sur tout et n'importe quoi... n'importe comment, comme nous, quoi... C'était un économiste qui disait tout haut ce que nous pensions tout haut et nous comptions, par ailleurs, l'inviter un jour sur La Cellule pour un ADN. Nous en avions parlé ensemble, mais c'était resté dans les tiroirs.

C'est terrible.


J'ai longuement hésité à diffuser le podcast d'aujourd'hui mais, pour moi, la minute de silence ne doit pas durer plus d'une minute. Il faut continuer à faire du bruit, à troller, à faire de la satyre, à rire, à caricaturer, à parler, à dire des choses qu'on pense et qui ne sont pas vraiment consensuelles mais toujours authentiques.

Comme le disait Mohamed Sifaoui, hier, sur le plateau de "C dans l'air" justement (je le cite de mémoire) : "celui qui ne tient pas le choc de la satyre ou de la caricature, celui-là n'est pas vraiment un démocrate"

Allez ! On continue !

Portez vous bien et, surtout, jouez bien !

jeudi, janvier 01, 2015

Le Grog dans le Maelstrom

Bonne année à tous !

Cette semaine, pour commencer franchement l'année 2015, je donne au Grog une longue interview. Elle porte sur Le Maelstrom, mon premier recueil d'articles théoriques sur le jeu de rôle. Dans cette interview, j'exprime quelques positions assez tranchées sur ce que j'attends de ce livre et du jeu de rôle en règle générale.


Les questions du Grog me permettent également de réaffirmer mon indifférence vis-à-vis de toutes les polémiques qui entourent mes publications, mes propos ou ma personne. La seule chose qui compte à mes yeux, c'est l'authenticité de mon travail. "Il faut dire ce que l'on pense et penser ce que l'on dit." Seul celui qui ne dit rien, ou ne fait rien, ne commet jamais d'erreur et ne soulève aucun débat. En d'autres termes, mon but n'est pas d'être consensuel. Mon but est justement de créer du maelstrom, pour soulever des discussions et des débats passionnés et passionnants. Je crois qu'il faut dire que le jeu de rôle n'est plus un cadavre ambulant. Il faut montrer qu'il est, au contraire, un media bien vivant, actif, parcouru de tensions et d'ambitions diverses.


De plus, le fait de critiquer les jeux de rôle et les lignes éditoriales des uns et des autres ne signifie pas que je n'aime ni les uns ni les autres. C'est justement parce que je respecte les acteurs du milieu rôliste, leur travail et les jeux de rôle qu'ils produisent que je les critique ouvertement. Si je ne les estimais pas, je ne perdrais pas mon temps à les critiquer. Je prends le jeu de rôle au sérieux et j'en parle sérieusement. C'est ce que j'ai toujours fait et ce que je ferai encore, avec les membres de La Cellule, durant toute l'année 2015.


Bonne année à tous ! Portez-vous bien, jouez bien et que la Force soit avec vous !

mercredi, novembre 19, 2014

Conférence au Stunfest, sur NESBLOG, avec Sébastien Célerin, Romaric Briand, Jean-Charles Ray, Aline FQPEH et Medhi Beltaief

(Durée 02 : 17 : 51)

Qu'est-ce que le jeu de rôle ? Quels sont ses enjeux en matière de narration et de règles ? Le jeu de rôle papier n'est-il qu'un jeu vidéo implémenté sur votre cerveau au lieu de l'être sur une machine ? Les jeux de rôle sont-ils essentiellement des œuvres littéraires ? Quelles spécificités les jeux de rôle ont-ils sur les jeux vidéo ?


Avec Sébastien Célerin, Aline FQPEH, Jean-Charles Ray et Medhi Beltaief, nous parlions de tous ces sujets, au Stunfest, à Rennes, lors d'une conférence organisée et enregistrée par le salon. "Le Jeu de Rôle papier, analyse des spécificités de cette famille de jeu", la vidéo de cette conférence est maintenant disponible sur NesBlog.

mardi, novembre 04, 2014

Romaric Briand nuit-il à ses propres jeux ?


"Je ne suis pas au service des auteurs. Je suis au service des jeux" c'est exactement ce que disait Sébastien Célerin lorsqu'il parlait de son métier d'éditeur dans les micros de La Cellule. Selon lui, "Le Val possède un potentiel considérable" et il craint que mon éthique d'auteur indépendant ne lui fasse du tort. D'où cette question, volontairement provocatrice : suis-je nuisible à mon propre jeu ?


Dans ce podcast sur Le Val, avec Darky, Pierre et Karim, nous soulevons les problématiques de diffusion du Val, et de mes autres jeux, liées à mon indépendance et à mon éthique si étrange. Le Val gagne-t-il à être connu de tous ? Est-ce vraiment ce que je souhaite ? Et, si non, alors pourquoi chercher à le communiquer ? Pourquoi le transmettre ? Pourquoi faire tous ces podcasts ?

Portez-vous bien et surtout jouez bien !

jeudi, octobre 16, 2014

Le jeu de rôle et l'anarchie

J'attire votre attention, cette semaine, sur un podcast de la Cellule passionnant. Il s'agit d'un podcast sur l'anarchie, enregistré en compagnie de deux anarchistes de terrain. Ils nous livrent leur vision du monde, leurs succès et leurs difficultés.



Le jeu de rôle et la politique sont liés. J'essaierai de le montrer très prochainement dans Le Maelstrom. Or, ce podcast revient justement sur ce point. J'en profite pour vous signaler aussi la création d'un blog qui traite cette semaine du lien étroit entre le jeu de rôle et le modèle social dans lequel celui-ci se produit.

Bonne semaine à tous ! Écoutez ce podcast, il est bon. Et, surtout, n'oubliez pas que l'Aventure, c'est l'Aventure.

vendredi, février 07, 2014

L'étude du genre renforce l'identité de chaque être humain

Je ne sais pas si c'est à l'état de légiférer sur ce sujet, ou aux familles et à la société d'évoluer d'elles-mêmes et je ne souhaite pas du tout entrer dans ce sujet délicat. Je ne tiens pas à commenter ni les actions de mon gouvernement (légitime à conduire les affaires de l’État), ni les actions de la "manif pour tous" (légitime à interroger l'action de son gouvernement). Il y a juste un argument dans ce débat que je ne cesse d'entendre et que je souhaiterais briser une fois pour toute. 

L'argument le voici résumé en substance : "L'étude du genre conduit à la fin du genre. Elle rendra les hommes et les femmes égaux et ce sera la disparition de la femme et de l'homme. Les individus vont perdre une partie de leur identité."


Je définis l'identité comme un ensemble de propriétés que je me suis attribué ou que le monde m'a attribué.

Voici quelques propriétés qui m'ont été attribuées à ma naissance par le monde : "je m'appelle Romaric Briand" ; "je suis français" ; "je suis un homme", etc. A contrario, certaines de mes propriétés, je les ai gagnées, par mon travail ou par mes choix personnels. Autrement dit, les autres propriétés de ma personne, je me les suis attribué, moi-même. En voici certaines : "j'ai les cheveux longs" ; "je suis l'auteur du Val et de Sens" ; "je suis le père de Soren" ; etc. 

Tous ces faits forment mon identité personnelle. Mon identité personnelle est donc composée de faits de deux types : des "faits imposés" (par ma naissance, la nature et la société, etc.) et des "faits volontaires" (que j'ai choisis d'adopter, par la suite, au cours de ma vie).


Est-ce que je perds mon identité du fait de voir un fait imposé devenir un fait volontaire ? Imaginons que toutes les personnes qui ont le fait imposé "je suis une femme" se voient également imposer le fait "je porte un voile". Du jour au lendemain, la société décide de faire du port du voile non plus une obligation pour les femmes, mais un choix. Autrement dit, le fait que "je porte un voile" n'est plus imposé pour les êtres possédant le fait "je suis une femme". Par conséquent, lorsque je suis une femme, je peux maintenant décider de porter un voile ou pas.

Je donne lieu à deux femmes possibles : l'une portant le voile et l'autre n'en portant pas. Je multiplie par deux le nombre d'identités possibles pour les femmes. Est-ce que l'identité des femmes portant le voile est remise en cause ? Non, elle demeure. Est-ce que les femmes demeurent ? Bien-sûr. L'identité de chaque femme est même plus "forte" ! Parce que les femmes portant le voile ont maintenant fait le choix de le porter. Inversement, les femmes ne le portant pas ont choisi de ne pas le porter.



Étudier le genre, c'est - il me semble - constater qu'un ensemble de faits est imposé par une société donnée, en fonction de deux faits très particuliers. Les voici : "la biologie a défini que j'étais de sexe masculin" ou "la biologie a défini que j'étais de sexe féminin". Les propriétés de chaque genre sont l'ensemble des faits imposés par une société en fonction du sexe biologique, parce que cette société juge qu'elles lui sont essentielles. L'étude du genre a pour objectif de nous faire prendre du recul sur les faits qu'une société donnée nous impose, en fonction de ces deux faits initiaux. Plus exactement, la théorie du genre cherche à nous interroger sur l'injonction sociale, le déterminisme social, causés par le fait que l'on ait tel ou tel sexe.

Autrement dit, étudier son genre, c'est prendre conscience qu'une société nous impose des faits en fonction de notre sexe. Une fois qu'on a conscience de cela, il nous est possible de choisir les faits de notre identité personnelle. Les faits qui nous étaient imposés jusque là vont pouvoir devenir volontaires. Ces choix volontaires de telles ou telles propriétés renforcent notre identité. Elles enrichissent grandement la nature humaine. Elles favorisent la diversité du genre humain. En d'autres termes, les propriétés de chaque genre ne disparaissent pas, ces propriétés deviennent libres. Chaque propriété se trouvent renforcés. 



Personnellement, j'ai choisi d'être un homme, j'ai choisi d'être un papa, j'ai choisi d'épouser une femme et c'est justement parce que j'ai choisi toutes ces propriétés que je peux en être fier. Si je n'ai pas choisi d'être un homme, je ne peux pas me vanter d'en être un. Si je n'ai pas choisi d'être papa, comment vais-je pouvoir demander à mon fils d'en être un plus tard ? Comment vais-je faire pour lui montrer l'intérêt d'être un père ? L'argument "c'est comme ça et puis c'est tout ! parce que traditionnellement c'est comme ça !" ne convaincra pas nos enfants. Si nous voulons, pour nos enfants, des papas et des mamans, il faut que les papas et les mamans le soient en ayant choisi de l'être.

Aujourd'hui, je suis fier d'être un homme grâce à l'étude de mon genre. Je n'ai pas perdu mon identité, au contraire, elle s'en trouve renforcée parce que grâce au recul acquis par l'étude de mon genre, je sais maintenant ce que signifie le fait d'être un homme. Être un homme, c'est choisir les propriétés que je crois essentielles au genre masculin et non plus seulement laisser la société me les imposer.


Ce qu'ont en commun les quatre femmes ci-dessus (Virginie Tellenne, Najat Vallaud-Belkacem, Judith Butler et Simone de Beauvoir), c'est d'être devenues des femmes en choisissant les propriétés qu'elles jugeaient essentielles à une femme. Elles n'ont pas laissé la société leur imposer leurs faits, sous prétexte qu'elles avaient un sexe féminin. Leur genre n'a pas disparu du fait qu'elles l'aient étudié, au contraire, leur genre s'en est trouvé renforcé. Et aujourd'hui on peut s'émerveiller et dire "Bon sang ! Quelles femmes !" 

Oui, même Virgine Tellenne ! Elle aussi s'interroge sur son genre. Et si vous êtes surpris de la trouver là, c'est juste qu'elle n'a pas choisi les mêmes propriétés que vous pour définir son genre. Mais en manifestant pour la conservation de certaines propriétés, indirectement, les manifestants réfléchissent sur leur genre. Tôt ou tard, ils seront obligés de dire : "j'ai choisi pour la femme qu'elle soit ainsi... et pour l'homme qu'il soit ainsi...", "le papa, c'est ceci", "la maman, c'est cela". Et, ainsi, en rejetant une supposée "théorie du genre", c'est eux qui sont en train de la faire. Tel est prit qui croyait prendre, vous ne trouvez pas ?

jeudi, mars 21, 2013

Le Système du Jeu De Rôle.


Ceci est une réédition d'un vieil article écrit pour Petit Peuple en 2011. Le ton y était volontairement polémique. J'y fais souvent référence sur le podcast de La Cellule ou sur les conventions. Les liens menant vers Petit Peuple sont aujourd'hui HS, d'où cette réédition sur mon propre blog.

Le système du jeu de rôle ?

Il faut changer de point de vue sur les règles du jeu de rôle. Les créateurs de jeu de rôle confondent souvent « système de jeu » et « système de résolution ». Or, le système d’un jeu c’est beaucoup plus qu’un système de résolution. En fait, le système de résolution n’est qu’une partie infime du système de jeu ; et ce qu’est le système de jeu, bien souvent, les rôlistes l’ignorent.


Le système de résolution.

Le système de résolution, c’est l’ensemble des règles et des pratiques qui permettent de résoudre des conflits dans la fiction. Ces conflits peuvent être de différentes natures mais ils engagent toujours l’action d’un élément fictif contre un autre élément fictif : un personnage fictif contre un autre personnage fictif, un élément fictif contre le savoir-faire fictif d’un personnage, etc. Bref, le système de résolution gère des interactions entre choses fictives : des personnages, des vaisseaux, des véhicules, des décors, des conditions météos, etc. Ainsi, dans le cas précis où un joueur annonce que son personnage va frapper un garde, c’est au système de résolution de nous dire la façon dont ce conflit se résout. La plupart du temps un tel conflit se règle en jetant les dés ou en comparant des scores fixes sur les fiches des deux personnes engagées dans l’action. Toutes les règles qui gèrent les interactions entre les éléments de la fiction dans un jeu de rôle forment son système de résolution.

Le système de jeu.

Le système d’un jeu est l’ensemble des moyens par lesquels les joueurs, réels, autour de la table, se mettent d’accord pour faire avancer les situations imaginées. Il doit déterminer précisément le rôle de chacun des joueurs, dans la partie, afin de nous dire comment jouer. Le système est en amont du système de résolution. En un sens, le système est un élément plus large que le système de résolution car il vient avant même que l’on ait à décrire des actions fictives. Ce système nous dit comment, pourquoi, à quel moment et par qui les éléments de la fiction sont décrits. Par exemple, écrire dans la base d’un jeu : « Dans ce jeu de rôle, l’un des joueurs aura un rôle spécial, il sera le maître du jeu. Le MJ se chargera de décrire les décors. Les autres joueurs, quant à eux, joueront des personnages, les PJ, qu’ils vont créer par la suite », c’est établir le système du jeu. Dans cet exemple, on voit qu’un joueur hérite de certains pouvoirs créatifs sur la fiction, tandis que les autres reçoivent d’autres pouvoirs créatifs sur d’autres éléments de la fiction. Bref, le système doit décrire clairement le rôle des joueurs autour de la table. 


La confusion.

Le système d’un jeu n’est pas son système de résolution et pourtant une grande majorité de rôlistes les confondent encore. En fait, lorsqu’un rôliste annonce qu’il a changé le système d’un jeu de rôle, il veut toujours signifier qu’il a changé son système de résolution. Faites le compte des changements de règles qui vous ont été annoncés au cours de votre carrière rôliste. Je fais le pari que toutes, absolument toutes, portaient en réalité sur le système de résolution. De même, on dit « jeu de rôle = un univers + système de jeu » mais cette équation signifie souvent « jeu de rôle = un univers + un système de résolution ». Ainsi formulée, la proposition devient fausse. En effet, le joueur qui définit le jeu de la sorte oublie de mentionner les règles du jeu de rôle. Le système de résolution n’est pas suffisant pour nous dire comment jouer au jeu de rôle.

Puisque le système d’un jeu de rôle, c’est la façon dont chaque joueur autour de la table est autorisé à créer des éléments fictifs, alors, en l’absence d’une explication correcte, personne ne sait comment utiliser l’univers et le système de résolution. Autrement dit, le rôliste qui considère que « jeu de rôle = un univers + un système de résolution » ne sait pas à quoi il joue. En réalité, il considère le reste du système comme une évidence qu’il est inutile de décrire. Il agit comme si le jeu de rôle était une activité, avec des règles strictes, pratiquée par tous les rôlistes de façon strictement identique. Nous allons étudier en détail la genèse de cette erreur.


La genèse de l’erreur.

Si je me contente d’expliquer, à quelqu’un qui n’a jamais joué à un jeu de rôle, le système de résolution de Vampire : la mascarade, et l’univers de Vampire : la mascarade, sera-t-il en mesure de jouer à Vampire : la mascarade ? Non, il en sera incapable. Pourquoi ? Car nous ne lui avons pas encore expliqué comment jouer à Vampire. Le système du jeu reste non-dit (le rôle de ce néophyte et des autres joueurs dans la partie n’est pas expliqué). Lorsqu’un non-rôliste tombe par hasard sur une base de jeu de rôle, il est toujours incapable de jouer après l’avoir lue (sauf s’il s’agit d’une des premières bases de l’un des premiers jeux de rôle historiques).

Souvent, les rôlistes répondent à ce problème en faisant participer ce nouveau joueur à leur table. C’est ainsi, par la pratique, que le néophyte découvre et assimile le véritable système de Vampire. C’est après cette première partie que le rôliste va commettre une grave erreur ! Il va affirmer, à ce nouveau joueur, le plus simplement du monde : « Et voilà. Maintenant tu sais jouer au jeu de rôle… » Erreur ! C’est un abus de langage et cette simple affirmation est à l’origine de toutes les querelles rôlistes.

Cette personne qui vient de faire découvrir Vampire à ce néophyte devrait lui dire : « Maintenant, tu sais jouer à Vampire : la mascarade » et, éventuellement, il  pourrait ajouter : « La plupart des autres jeux de rôle que je connais ressemblent un peu à cela… ». Cette façon de découvrir le jeu de rôle génère l’image d’un système de jeu commun à tous les jeux de rôle, mais, en réalité, l’universalité de ce système est totalement illusoire. C’est avec ce système universel que les rôlistes déterminent si un jeu est ou n’est pas du jeu de rôle.


L’illusion d’un système universel au jeu de rôle.

La confusion entre le système de résolution et le système de jeu explique l’illusion d’un système universel pour le jeu de rôle. Puisqu’une large majorité de rôlistes pensent, à tort, qu’un jeu de rôle est l’addition d’un univers et d’un système de résolution, lorsqu’ils créent ou lorsqu’ils jouent à un jeu de rôle, ils n’expliquent jamais le système de leur jeu favoris. Le système de jeu reste non-dit.

On pense naturellement que son interlocuteur possède le même système du jeu de rôle que nous, comme s’il existait un système de jeu universel pour Vampire, L5R ou Qin… Mais en réalité, les rôles des joueurs et du maître de jeu sont très différents pour chacun de ces jeux. Chaque jeu propose sa propre vision des joueurs et du maître de jeu. Les rôlistes identifient souvent ce système universel, censé être commun à tous les jeux de rôle, comme étant LE jeu de rôle.

Cet universalisme illusoire se montre par le fait qu’un jeu sans MJ soit considéré, par certains rôlistes, comme n’étant pas du jeu de rôle. Cela signifie que, pour ces rôlistes, il n’existe qu’un seul jeu de rôle et que, dans ce jeu de rôle universel, il y a nécessairement un maître de jeu. C’est le cas du Grog, par exemple, qui ne référence pas certains types de jeux de rôle, parce qu’ils n’ont pas de maître de jeu ou de système d’expérience. Pour le Grog, il semble nécessaire au jeu de rôle qu’un seul joueur possède l’autorité propre à un maître de jeu. Quoique, j’ai vu la fiche de « Break In The Ice » sur le Grog l’autre jour ; cette politique est-elle sur le point de changer ? Je le crois, car les matelots du Grog sont de véritables passionnés qui ne tarderont pas à corriger leur erreur. De plus, il est fort probable que cette décision arbitraire ait caché la réalité d’un surmenage. Les matelots du Grog sont surchargés de travail et ils craignent de devoir un jour référencer beaucoup trop de jeux.

La Fédération Française du Jeu De Rôle commet la même erreur que le Grog en créant une plaquette de présentation du jeu de rôle qui met en scène un système de jeu particulier et non le jeu de rôle. En effet, en affirmant sur sa plaquette que le jeu de rôle se joue avec un maître de jeu, la FFJDR présuppose l’universalité de ce système de jeu particulier. Elle exclut, sans le vouloir et avec les meilleures intentions du monde, tous les jeux de rôle qui se jouent sans maître de jeu.

Mais le Grog et la Fédération Française du Jeu De Rôle ne sont pas les seules victimes de l’illusion universaliste du jeu de rôle. En un sens, ceux qui prônent l’existence des « jeux narratifs » ou des « story games » sont victimes de cette illusion. Pourquoi, « Footbridge » et « narrativiste.eu » considèrent-ils les jeux de rôle qui ont des systèmes de jeu différents de celui présenté dans la plaquette de la FFJDR comme des « jeux narratifs » ? On dirait qu’ils cherchent à se démarquer du jeu de rôle. En fait, ce qu’ils veulent dire, c’est que leurs jeux de rôle ne correspondent pas à ce système représenté sur la plaquette de la FFJDR. Mais, en réalité, tous les jeux de rôle sont narratifs !

Quel que soit leur système de jeu, tous les jeux de rôle sont narratifs puisqu’ils cherchent tous à mettre en place une fiction narrée et imaginée par des joueurs. On ne peut pas concevoir un jeu de rôle dans lequel aucun joueur ne recevrait de pouvoirs narratifs. Le jeu de rôle n’est pas le système universel illusoire décrit sur la plaquette de la FFJDR. Il est défini par le fait que, selon certaines règles, des participants créent, par la narration, une fiction tous ensemble et en prenant toujours en compte ce que chacun a dit précédemment dans la partie. Le fait qu’il y ait un maître de jeu ou un joueur dont les pouvoirs narratifs soient tels ou tels ne change rien. Le fait de créer une fiction à plusieurs, en suivant des règles, est suffisant pour dire que l’on pratique le jeu de rôle.

Moi-même, en animant le podcast de la Cellule, j’ai souvent distingué « jeu de rôle classique » de « jeu de rôle forgien » mais je commettais l’erreur de les distinguer alors qu’en fait ce sont tous des jeux de rôle. Je parle en connaissance de cause ! Car, moi aussi, j’ai cru en cette illusion. On s’est tous fait avoir et pour le prouver j’affirme que l’on peut trouver des traces de cette illusion dans Sens Hexalogie, mon propre jeu de rôle. L’erreur, en résumé, consiste à confondre sa première expérience du jeu de rôle avec LE jeu de rôle. L’erreur c’est d’universaliser un cas particulier. On a cru, à tort, que le système de jeu avec lequel on a joué la première fois était le système universel du jeu de rôle. Mais le jeu de rôle est juste une étiquette qui ne peut pas se réduire aux jeux dont le système est le MJ-PJ. Le jeu de rôle est un concept et un concept n’a pas de système. C’est comme si l’on commettait l’erreur de dire : « Voici la société ! » en parlant de notre modèle social. Mais notre modèle social n’est pas la société. Ce n’est qu’un système social particulier parmi un nombre incalculable de systèmes sociaux possibles.

Ainsi, que ce soient les matelots du Grog, la FFJDR, le blog de la Cellule, ou les tenants du « jeu narratif », nous avons tous une mauvaise vision du jeu de rôle. Nous voyons tous des distinctions entre nous là où il n’y en a pas. Nous confondons le jeu de rôle avec un système de jeu particulier : ce fameux « système MJ-PJ » dont l’universalité est illusoire. Nous faisons tous du jeu de rôle ! Il n’y a pas d’un côté « LE jeu de rôle » de l’autre côté des « Story Game » ou des « jeux narratifs » ! Tout au plus peut-on dire : « Voici un jeu de rôle dont le système de jeu particulier encourage tel ou tel type de narration. » Il y a des jeux de rôle avec des systèmes qui varient selon les différents jeux. Il ne faut pas prendre un système particulier pour le système du jeu de rôle en général ! Et il ne faut pas favoriser ces clivages stupides.


 Une autre conséquence de cette confusion.

Une autre conséquence de cette erreur massive. C’est l’incompréhension des rôlistes francophones vis-à-vis des théories de la Forge et tout particulièrement cette idée que « le système est important ». En fait, lorsque les francophones lisent cette théorie, ils comprennent le système de résolution est important. Or, ce n’est pas du tout le propos défendu par les forgiens. Ce que les forgiens veulent dire c’est que le système de jeu est important. En d’autres termes si vous choisissez le système de jeu MJ-PJ pour votre jeu, c’est pour signifier un propos particulier ou pour proposer une expérience particulière à vos joueurs. Inversement, si vous proposez d’éliminer le maître de jeu pour partager son autorité sur la narration, ce choix de « game design » aura des conséquences décisives sur vos futures parties.

Je vais donner un exemple concret. Si vous souhaitez montrer la violence et l’horreur du combat réel dans un jeu de rôle fictif  (je pense au « Sombre » de Johan Scipion et au « Tenga » de Brand) ce n’est pas le fait qu’un système de résolution soit meurtrier qui porte votre message. C’est le fait que les joueurs sachent que le système de résolution est meurtrier qui le porte. Cela peut paraitre trivial, mais en réalité cela change tout. En faisant savoir aux joueurs que votre système de résolution est meurtrier, vous proposez un système de jeu qui affirme aux joueurs que, s’ils cherchent le combat, ils doivent s’attendre à mourir. En prévenant les joueurs de l’aspect létal du combat, ces jeux intègrent la violence au niveau du système de jeu. Ce ne serait plus jouer à Sombre si le maître de jeu de Sombre refusait de tuer les personnages de ses joueurs.

Autrement dit, pour Sombre et pour Tenga, ce qui fait la force de ces deux jeux, c’est qu’ils intègrent inconsciemment la violence du combat dans le système de jeu et non pas uniquement dans leurs systèmes de résolution respectifs. Le système est important quand il implique non pas uniquement le système de résolution mais aussi, et surtout, quand il implique le système global du jeu. « Mon système de résolution est meurtrier » est une phrase du système de jeu de Sombre. Si Jérôme et Johan ne prévenaient pas leurs joueurs de l’aspect létal du combat, le message qu’ils cherchent à transmettre ne passerait pas. C’est le système de jeu qui est important et le fait que le système de résolution utilise des dés à 10 faces ou à 6 faces pour l’illustrer, par la suite, dans la fiction, est totalement secondaire. 


L’Hermétisme du jeu de rôle : la pire des conséquences.

Cette confusion, entre le système de résolution et le système de jeu, est encore à l’origine d’un mal beaucoup plus grand : l’hermétisme du jeu de rôle. Si le jeu de rôle est si souterrain et si peu pratiqué (contrairement au Monopoly, aux Dames, ou au Football), c’est simplement parce que rares sont les jeux de rôle qui nous disent comment y jouer. Le jeu de rôle ne dit jamais ses règles. Les jeux de rôle francophones ne présentent presque jamais leurs systèmes de jeu. Ils présentent des systèmes de résolution, mais ils ne présentent pas de système de jeu. Parfois, et pour faire simple, ils vont jusqu’à nous ramener à la plaquette de la FFJDR. D’ailleurs à ce titre, Sens Hexalogie a encore bien des progrès à faire ! Je tiens à souligner que je suis le premier concerné par ce message même si j’ai depuis cherché à faire des efforts.

Le jeu de rôle, aujourd’hui, à cause de moi, à cause de toi, à cause de nous, est une pratique qui se transmet oralement et depuis deux générations. C’est une erreur de présentation, une faute, et nous entretenons bêtement cette pratique comme s’il s’agissait d’une sous-culture. Nous n’avons aucun intérêt à ce que le jeu de rôle demeure une sous-culture. Le jeu de rôle, pour le moment, c’est une espèce de recette de cuisine qui n’a jamais vraiment été écrite et que des vieux routards se transmettent sans jamais s’entendre. Par conséquent, il ne faut pas être surpris de trouver de temps à autre quelques cas d’empoisonnements ; quelques cas malheureux et sur lesquels les médias généralistes s’empressent de mettre l’accent. Chacun en va de son petit rituel et de ses petites astuces pour faire d’une partie de jeu de rôle un succès.

On en est arrivé aujourd’hui à un point d’hermétisme tel, qu’on ne sait même plus très bien ce qu’est une partie réussie. Souvent, quand je demande autour de moi ce qu’est une partie réussie, les rôlistes me répondent : « une partie réussie, c’est une partie où tout le monde s’amuse. » Mais n’est-ce pas une évidence ?! Vous ne mesurez peut-être pas tous les sous-entendus qui se déguisent sous ce masque de légèreté. C’est glauque comme réponse ! Quand on fait un jeu de rôle, on n’est pas là pour s’ennuyer, ou sinon il est grand tant d’arrêter de jouer. On ne répond pas à la question en formulant une telle réponse ! Pire, on donne l’impression que la majorité des parties sont ennuyeuses et que, par chance, un jour peut-être, on pourra, si on a le bon MJ et les bons joueurs, trouver une once de fun éventuellement…

Comment s’amuse-t-on ? Chacun voit dans les attributs du maître de jeu et du joueur des qualités et des défauts différents. Puisque les règles du jeu de rôle ne sont jamais écrites, car les rôlistes croient qu’elles sont apprises par la pratique, on ne le sait pas. De là viennent tous les termes de l’initiation qui font à tort penser que le jeu de rôle est une espèce de secte où les gens viennent s’échanger les codes d’un rituel quarantenaire. Et, c’est ainsi, parce qu’il est transmis dans le secret, de rôliste en rôliste, que les associations de jeu de rôle déclinent.


Dépasser la confusion pour avancer.

Il faut maintenant dépasser cette confusion. Il faut préparer l’avenir de notre médium.  Je pense, par exemple, que la discussion pour savoir s’il existe de bon ou de mauvais joueur et/ou de bon et de mauvais maîtres de jeu doit s’achever. Elle n’a maintenant de sens que dans le cadre d’un système de jeu particulier. Le bon maître de jeu est celui qui suit les règles d’un bon système de jeu bien fait et il en va de même pour les joueurs. Cette discussion doit s’achever car elle donne l’illusion d’un jeu de rôle universel illusoire et élitiste pour lequel il faut être entrainé. Cette distinction entre bon et mauvais MJ condamne donc les débutants à des difficultés réelles pour aborder un système universel non-dit et illusoire. Cette discussion transmet l’image du jeu de rôle comme d’une pratique difficile et hermétique. La discussion en elle-même est mauvaise.

Je pense également que les clivages entre nous, sur ce qu’est le jeu de rôle, doivent s’arrêter. Les créateurs doivent se réunir et admettre que chacun fait du jeu de rôle en usant simplement de systèmes de jeu différents. Toutes les personnes qui veulent affirmer : « ça, ce n’est pas du jeu de rôle » doivent maintenant bien réfléchir à ce qu’elles entendent par « jeu de rôle » et cesser de confondre cette classe de jeu avec le système du MJ-PJ. Ce n’est qu’à cette condition que nous pourrons diffuser nos messages sur les média généralistes, sans passer par des termes obscurs comme « maitre de jeu » ou « initiation » et peut-être sortir de l’ombre. J’invite donc la FFJDR et le GROG à reconsidérer, comme le blog de la Cellule, certaines de leurs positions.

Pour finir, je crois que les jeux de rôle qui sortent aujourd’hui doivent clairement dire comment y jouer. Ils doivent s’adresser à toute la population et non plus uniquement aux rôlistes chevronnés. Nous devons cesser d’entretenir la sous-culture rôliste et chercher à communiquer le plus possible sur le jeu de rôle comme s’il s’agissait, non plus d’un tabou, mais d’un sport national aussi populaire que le foot afin de sauver les associations de jeu de rôle et en finir avec les préjugés.

Remerciements.

Je remercie Christoph Boeckle, Frédéric Sintès et Fabien Hildwein de m’avoir tiré de mon sommeil dogmatique. Je remercie également mes compagnons de Cellule, Thomas et Flavie, pour toutes les discussions fructueuses au cours des enregistrements de nos podcasts ; autant de discussions qui m’ont permis de mettre en forme ces idées afin de les rendre toujours plus accessibles.

Romaric Briand

lundi, avril 23, 2012

Dépasser le modèle de la croissance imbécile.

"L'argent rapporte car l'argent fait travailler des gens. Il ne faut jamais oublier ça. Les gens qui croient qu'il suffit de mettre de l'argent dans une bouteille, dans le jardin, et puis que ça va pousser tout seul comme des champignons... Non... (...)


L'Europe est en avance d'une certaine manière.

Le problème pour nous ce n'est plus d'acquérir une voiture ! (...) Notre problème c'est d'être en bonne santé, de vivre vieux, c'est d'avoir une vieillesse heureuse, c'est d'avoir des loisirs et c'est d'avoir la culture. Nous payons le fait d'être en avance. Nous avons dépasser ce vieux modèle de la croissance imbécile à tout prix. Il faut redonner un contenu à cette croissance. (...)

C'est pour ça que je crois que la croissance peut être décrétée par le politique. Si vous donnez de l'espoir à des gens, par exemple : l'économie verte, pourquoi pas ?

Dans les têtes quelque chose est en train de tourner et de changer. On est en train d'aller vers un nouveau modèle. On peut créer des vocations, on peut créer des nouveaux emplois et c'est comme ça que nous allons nous en sortir."

Bernard Maris, sur le plateau de C dans l'air.

jeudi, novembre 25, 2010

La citation qui pète !

"Fillon c'est un Janus, en quelque sorte..."

Pascal Perrineau,
C dans l'air, Mercredi 24 Novembre 2010


Le fion c'est un anus effectivement.
Désolé...

mardi, mai 04, 2010

Du bon sens, dans Magic the Gathering

"Quand les coffres sont vides, tous le monde est riche."


lundi, novembre 09, 2009

Nolife en difficulté !

Le nombre d'abonnement pour la chaine Nolife est insuffisant !

Putain ça me fait chier ! Je suis Colère !

Voici la situation de mon côté :
Je ne suis pas abonné et je ne compte pas le faire.

Pourquoi ?

premièrement mon salaire moyen est de 250 euros par mois ! Je vous rappelle que je suis prof à domicile et éditeur de jeu de rôle indépendant. Ca ne paye pas !

Autrement dit, j'essaie chaque jour de ne pas subir le sort de NOLIFE ! Je suis chaque jour au bord du gouffre ! Je suis moi aussi un Indie qui essaie de survivre dans ce monde de merde ou l'argent règne en maître absolu ! Je ne peux pas me permettre un abonnement la seule émission que je regarde c'est Chez Marcus (je n'ai pas le temps d'en regarder d'autres) ! Je n'ai pas les moyens de payer un abonnement !

POURTANT

Je soutiens à mort Nolife ! puisque eux et moi avons la même démarche eux pour jeu vidéo et moi pour le jeu de rôle ? Si je suis indépendant c'est pour, moi aussi, me passer de la PUB de pute qui vient pourrir toutes nos entreprises !

Qu'est ce que je peux faire pour Nolife ? Rien ! Rien !! Rien !!!
Merde ! Fuck ! Nous avons les meilleurs intentions du monde ! Nous voulons créer librement et nous nous retrouvons dans l'incapacité la plus totale de trouver des fonds pour réaliser ce qui logiquement à la plus de sens dans la vie : CREER ! DIFFUSER ! PARTAGER !

Pendant ce temps des banques viennent nous drainer les burnes pour nourrir leurs actionnaires et s'octroyer des bonus de ouf ! TF1 pète les score d'audimat en abêtissement chaque jour un peu plus la population francophone ! Sommes nous rationnels ?

Quel Monde de crapule !

Au secours !

jeudi, juillet 02, 2009

Koyaanisqasti

Heureusement que le copier/coller existe ! "Koyaanisqatsi" ? Ce mot imprononçable ! Il s'agit pourtant d'un des meilleurs films contemplatifs des années 80. Nous sommes en 1983, bien avant le film "Home" de Yann Arthus-Bertrand, et déjà Godfrey Reggio tente la réalisation d'un film adoptant sur le monde une échelle inhumaine. A quoi ressemblent nos vies humaines à l'échelle des nuages, des volcans et de notre planète ? Toutes les fictions humaines parlent des êtres humains. Reggio va tenter une autre approche.

Il existe entre "Home" et "Koyaanisqatsi" des points communs : le fait qu'il s'agisse de belles images de notre planète, le fait qu'ils portent tous deux un regard grandiose sur la nature et sa relation à l'humanité. En revanche, le questionnement de "Koyaanisqatsi" n'est pas écologique, il est philosophique. Le film s'interroge sur la place de l'Homme sur Terre au sens existentiel du terme. A l'échelle des éléments naturels que sommes nous en réalité ? Un battement de cil ? un circuit imprimé gigantesque ? Ou une explosion de vie ?

Loin des pleurnicheries habituelles sur les méfaits de l'Homme dans son environnement, Koyaanistqatsi dresse le parallèle entre l'humain minuscule et son vaste monde. Si un combat a lieu, il n'est que la conséquence d'une symbiose gigantesque échappant aux fantômes du métro des grandes villes. Koyaanisqatsi nous dit que l'Humanité et la Nature ne sont pas désarcordées, bien au contraire. L'Homme, création naturelle, ressemble à la Nature. Les produits manufacturés, créations de l'Homme, ressemblent à la Nature.

Il faut ajouter à cette expérience métaphysique les fantastiques musiques circulaires de Philip Glass et le chef d'oeuvre est total ! Le rondo permanent résonne en accord avec le message du film. Ecoutez-le ! Regardez-le ! Notre Monde dépasse toutes nos fictions. La science-fiction c'est aujourd'hui.

lundi, juin 29, 2009

Un Appel !

Je transmets l'information :

Il y a quelques mois, une société privée du nom de "10Torsion", basée en savoie, a déposé à l'INPI, le terme "Murder Party". Tout récemment, elle a attaqué en justice une autre sociéte appelée "Carte Blanche" au motif d'avoir utilisé également le terme "Murder Party" dans ses prestations. La Sociéte 10 torsion réclame plusieurs dizaines de milliers d'euros pour dommages et intérets et vient d'attaquer en justice d'autres sociétés.

La FedeGn a décidé de s'engager dans ce combat jurique afin que le terme Murder Party soit reconnu comme faisant partie du patrimoine commun des jeux de simulations, que le terme puisse être utilisé par tous gratuitement et sans conditions, et enfin que la société 10torsion stoppe ses agressions juridiques envers les entreprises et associations du monde du GN.

Pour cela, nous vous invitons à signer la pétition en ligne (cf lien ci-dessous) et à diffuser cet e-mail auprés de tous les joueurs de votre connaissance (GN , jdr, plateaux, cartes, wargammes,...) et de tous vos partenaires ludiques (MJC, MPT, association d'éducation populaire,....).

http://www.fedegn.org/tiki-view_tracker.php?status=&find=&trackerId=7&offset=0&sort_mode=lastModif_desc

La Guilde de Bretagne
Fédération Bretonne des Jeux de Simulations

mercredi, juin 17, 2009

Yves Calvi.

Ceci est un homme que j'adore. Le fameux Yves Calvi l'animateur de "C dans l'air" ! J'ai pris la méchante habitude de critiquer la télévision française et là je dois reconnaitre que monsieur Calvi me pose un sérieux problème. Comment continuer à soutenir que la télévision est une somme d'émissions merdiques et sans intérêt tant que sa splendide émission "C dans l'air" existe ?


D'ailleurs en appuyant sur le bouton "5" de ma zapette je m'aperçois de toute mon injustice à l'égard de "France 5" et de "Arte". On y trouve également de très bonnes émissions "Théma" mais aussi un journal télévisé européen riche d'articles passionnants ! et "le dessous des cartes" ! Sauf que moi "C dans l'air" je la visionne depuis le site de France 5. Cela me permet de le faire à toute heure et quand mon cerveau est le plus disposé à bouffer de l'information. Chapeau France 5 ! Vous, vous savez diffuser gratuitement des émissions sur le net et répondre à vos internautes.

Pourquoi "C dans l'air" est une émission géniale ?

Tout d'abord car, surfant sur l'actualité brulante du quotidien, cette émission se risque à offrir chaque soir un débat riche de points de vue. Ce n'est pas facile de choisir et de travailler sur un thème tous les jours pour tous les soirs. Il faut reconnaitre le courage et la qualité du travail de cette équipe de journalistes.

Elle a également la chance de posséder un animateur excellent ! Le bon Yves Calvi comprend ces intervenants et n'enchaine pas les mouvements de tête mécaniques du journaliste de base. Le monsieur brise la langue de bois et surtout reformule de façon claire les propos de ses intervenants toujours très bien choisis. Cela implique une parfaite compréhension des dossiers, de l'actualité. Il a l'autorité pour calmer les frasques de ses invités ce qui est plutôt rare. Il a quelque chose... qui me fait dire que c'est un inspiré. Il a le regard doux et le ton sec ! Un paradoxe qui n'est pas sans rappeler un Lino Ventura ! (j'exagère un peu mais... il y de cela) Le regard doux pour ses intervenants qui ont eu la gentillesse de venir exposer leur honnêteté devant les télespectateurs et le ton sec pour trancher le débat quand il faut et permettre à la raison de s'imposer. Ce présentateur nous sort un peu de notre obscurantisme télévisuel ! Vive Calvi ! Calvi je t'aime ! Calvi tu es mon héros ! Etc. Etc.


Cette émission a toujours de bons invités parmi les habitués le bon vieux Atoine Sfeir, André Brahic ou encore Jacques Marseille ! Bref une bonne bande de savants et de connaisseurs prêt à tout pour voir la vérité triompher. Chacun écoute les autres parler et intervient de façon methodique. Tout ceci orchestré par un Yves Calvi (encore lui) donnant à chacun des questions et un temps de parole strictement équivalent.

Des questions SMS sont posées directement par les téléspectateurs aux intervenants : Ben c'est pas con comme principe. Le but est de faire un peu de flouze sur le dos des téléspectateurs j'imagine... mais de manière intelligente pour une fois ! Ainsi on peut mesurer les réactions des téléspectateurs et c'est toujours une expérience intéressante de voir réagir ses compatriotes. La rédaction choisie souvent des questions originales et intelligentes. Cela remonte le moral de voir que les français peuvent poser de telles questions ! J'imagine que le titre "C dans l'air" façon texto provient de cette idée du SMS ? Je ne sais pas.

Donc je termine "C dans l'air" C génial est C --> ici !

PS : Vous ne trouvez pas que Yves Calvi ressemble à Dewey le légendaire frère de Malcolm ?

mercredi, janvier 07, 2009

Imagination en danger ? Ma solution la Gratuité.

A chaque fois que je regarde une émission de télévision je me dis que des millions de gens regardent la même chose que moi, au même moment. Autrement dit, des tas de gens pensent en même temps des choses approximativement identiques. Il en va de même pour les blockbusters au cinéma (tout le monde va les voir), pour le bestseller en littérature (que tout le monde va lire) et surtout pour la publicité (que tout le monde subit).

L’imagination c’est quoi ? C’est la capacité à mélanger les choses déjà perçues de façon à créer une chimère. C'est-à-dire une espèce de machin composé essentiellement d’un bout de truc, d’une face de bidule avec un soupçon de choses pêchées de ci delà. Il s’agit d’une combinaison d’objets perçus auparavant. C’est cela qu’on appelle l’inspiration. Quand on dit que l’on s’est inspiré de telle ou telle chose, on révèle que l’on a perçu une chose et qu’elle a une place dans notre nouvelle composition. En ce sens on pourrait dire, une fois encore, que « rien ne se perd rien ne se créer tout se transforme ». Pour créer un nouvel objet nous créons de nouvelles combinaisons d’objets.

La richesse de nos créations dépend donc de nos perceptions passées. Plus il m’a été donné de voir des choses différentes, plus j’ai de chance de composer un objet véritablement nouveau. Par exemple, lorsque la science découvre ou invente de nouveaux modèles, autrement dit, de nouveaux objets, les gens ont la possibilité de combiner, d’imaginer, de nouvelles choses. L’invention de la théorie des « gênes » a par exemple créé une nouvelle source d’inspiration pour de nombreuses fictions. On peut citer des jeux vidéo comme « Metal Gear », des séries comme « X-files », des films comme « bienvenue à Gattaca », etc. la liste est longue.

De là s’en suit une conclusion. Plus les objets autour de nous sont riches et nouveaux, plus notre imagination est fertile puisqu’elle peut produire très rapidement de nouvelles combinaisons.

Pourquoi aujourd’hui sommes nous toujours obligés de nous poser la question de l’originalité ? « Suis-je original ? Mon univers apporte-t-il quelque chose de nouveau ? » C’est parce que nous nous sommes laissés déterminés par un monde uniformisé et standardisé. Il arrive bien souvent que des œuvres similaires soient créées au même moment par des créateurs différents. Au cinéma, on assiste à une recrudescence des suites : Die Hard 4, Indiana Jones 4, un nouveau Rambo, Rocky, etc. Dans le jeu vidéo, cette tendance est marquée par la reprise systématique des anciennes licences. Les autres domaines culturels sont également touchés.

Le jeu de rôle n’échappe pas à la règle : un nouveau Chtulhu, un nouveau AD&D, un énième jeu inspiré des codes de Tolkien ou de Star Wars. Dans ces conditions notre imagination s’appauvrit.
Pourquoi sommes-nous dans une telle situation ?

Selon moi, c’est parce que l’inconnu fait peur. Nous nous réfugions dans les objets avec lesquels nous nous sommes familiarisés. Les publicitaires, ces véritables masquards fantasycides, nous accoutument à percevoir des logos toujours identiques et cela plusieurs fois par jours. Entre plusieurs produits lequel choisir ? L’expérience montre que plus la marque est ancrée dans notre quotidien plus le client est attiré. Ce simple constat explique la situation actuelle. Un homme est rassuré en présence d’un objet qu’il connait bien, à l’inverse il est soucieux lorsqu’il est entouré d’objets inconnus. « Rassurez-vous ! Abonnez-vous ! Devenez client ! » pourrait-être la maxime de notre société. La société « Blizzard entertainment » l’a très bien compris.

Tout le monde s’accorde à dire que la plus grande richesse de l’être humain est son imagination et pourtant tout le monde boit le même coca-cola.

Personnellement, j’ai choisi de complètement boycotter la télévision française. Je limite au maximum mes sorties au cinéma. Je condamne « World of Warcraft » et tous ces petits enfants. Je soutiens internet et le jeu de rôle indépendant contre cette uniformisation.

Le jeu de rôle est toujours plus riche qu’un film ou qu’un jeu vidéo. Celui-ci n’impose rien et surtout chacun interprète les bases de jeux de rôle, même classiques, comme il le souhaite. Aucun scénario même identique ne se déroule de la même manière. Les interprétations poussent les joueurs de jeux de rôle à être créatifs et donc très différents les uns des autres. Qu’en pensez-vous ?

Personnellement, c'est aussi pour cela que les gros succès en matière de JDR me laissent profondément froid. Les magasins sont submergés de commandes pour du "Warhammer" et du "D&D" et du "Cthulhu" et du "Vampire" et du vu, vu, vu, vu et revus et corrigés. Pour trouver de la nouveauté dans le commerce il faut se lever tôt ou alors commander sur internet. Notre vitrine est pauvre et périmée. Quel constat déprimant pour nous !

Si nous voulons créer un JDR "il faut faire une étude de marché" nous conseillait il n'y a pas si longtemps le premier numéro 1 de JDR mag. Ca m'a révolté de lire une bêtise pareille. Nous ne devons pas créer pour plaire à tout prix ou bien nous sombrerons dans la caricature commerciale actuelle des autres secteurs culturels. Notre but ne doit plus être d'être édités à des milliers exemplaires. Les bonnes idées trouvent toujours la force de se réaliser. Notre vision doit être un échange libre de toutes les ressources culturelles. Vous téléchargez tous pleins de choses gratuitement sur le net. Pourquoi ne pas considérer que toutes ces choses gratuites vous ont été données par un artiste, gratuitement, en échange de votre création à vous. Nous ne volons pas les ressources culturelle sur le net, contrairement à ce que veulent nous faire croire les publicités anti-pirate, nous les échangeons contre nos créations à nous ! La gratuité nous permettrait aussi de produire enfin librement sans être enchainé bêtement à la dictature commerciale.

Si une personne m'accuse de pirater des logiciels, des livres, des séries ou des films je lui montrerai ce que j'ai donné au net et donc ce que je suis en droit de recevoir de lui. Je lui parlerai des années consacrées à Sens Hexalogie, de ces longues heures à discuter avec vous pour améliorer un peu le monde dans lequel nous vivons.

La plus grande des censure est celle que nous nous imposons. Les raisons commerciales sont les pires, elles mènent à la disparition de la richesse des idées, à l'uniformisation. A terme c'est l'imagination elle même qui sera en danger.

Etat d'esprit.

Je suis donc resté un bon mois à contempler cet ovni, sans mot dire. Je n'aime pas l'état actuel de la création. Nous sommes mous. J'ai peiné à trouver ne serait-ce qu'un jeu vidéo motivant. Heureusement il y a eu l'éclaircie Marcus. C'est un type qui réussi à garder le sourire dans ce sombre âge de pénurie. Grâce à ses conseils avisés j'ai découvert Bioshock et Portal deux jeux qui m'ont un peu réveillé. Allez faire un tour au cinéma, sortez dans un magasin de jeu vidéo ou pire mettez le nez dans un magasin de jeu de rôle et réalisez la tristesse ambiante. Nos codes sont entierement déterminés et l'Inspiration est rare. Le masque et sa perfidie sont partout. Ils ont l'emprise sur nos productions. Nous ne produisons que pour plaire. Ecouter notre coeur ne suffit plus à produire du neuf car lui même a subi les codes de cette société malade.

La croissance ? laissez-moi rire nous nous atrophions un peu plus chaque jour. Nous subissons l'agression audiovisuelle des images que tout le monde perçoit. La richesse c'est la différence. Comment puis-je être différent si je fais ce que tout le monde fait si les informations sont partagées à tous. Nous avons tous fêtés ce prmeier de l'an et ces fêtes de Noël sans nous demander si nous le souhaitions vraiment. Nous devons multiplier nos expériences et ne jamais baisser les bras devant la coutume et l'habitude.

Après ce mois de sommeil létargique je reviens avec le désir d'en découdre avec le déterminisme quels que soient ses formes.

Ca va péter !